Patrimoine naturel

au cœur de la Vallée de Chevreuse

Saint-Lambert est un des plus beaux villages du parc naturel régional de la Haute-Vallée de Chevreuse. Il possède un patrimoine naturel remarquable.

Sur le plateau, les grandes cultures créent un paysage ouvert et cultivé en contraste avec la vallée du Rhodon. Les prairies pâturées en fond de vallée donnent au village une image bucolique et champêtre. Le calme et la verdure font de Saint-Lambert-des-Bois un refuge naturel à protéger et à conserver à proximité de la ville nouvelle de Saint-Quentin-en- Yvelines.

Le Pré de la Gravelle

Pâturage et élevage... 

Dans le n° 6 de "Parc" de janvier 1990, nous rela­tions notre visite au Parc naturel régional de Brotonne, et plus particulièrement à la réserve naturelle des Mannevilles, pour voir de près l'expérience menée depuis dix ans sur ce site en matière de gestion des milieux humides par pâ­turage extensif d'animaux rustiques. 

A la suite de cette visite, nous avions demandé aux ingénieurs écologues du PNR de Brotonne d'étudier la faisabilité de ce mode de gestion sur les friches et prairies humides de notre Parc. Plusieurs sites se sont révélés susceptibles d'ac­cueillir cette expérience, dont l'un, sur la com­mune de Saint-Lambert-des-Bois, au lieu-dit le "pré de la Gravelle", présentait de nombreux cri­tères favorables. 

Il y a quelques mois, l'opportunité s'est présen­tée pour le Parc d'acquérir cette parcelle d'une douzaine d'hectares. Située dans le fond de la vallée du Rhodon, c'est une prairie humide, pâ­turée occasionnellement par quelques chevaux, et dont une grande partie, la plus mouillée, dé­laissée par les animaux, a évolué vers la friche et commence à se boiser de saules. 

Friches, zones humides marécageuses ou tour­bières ne sont pas synonymes de milieux sans intérêt. C'est là, au contraire, que se rencontrent encore plusieurs espèces végétales, aujourd'hui rares du fait de la régression de ces zones au profit de la mise en culture, des plantations de peupliers, d'un boisement trop important ou d'une pression de pâturage trop forte. 

Ainsi, le pré de la Gravelle, répertorié en "zone d'intérêt écologique faunistlque et floristique" (ZNIEFFI de type 1, correspondant à un site fragi­le. ponctuel, remarquable ou exceptionnel, concentre un nombre élevé d'espèces rares ou menacées. Nous avons pu y observer, entre autres, des plantes assez rares, comme I'epipac­tis des marais, l'orchis à feuilles larges, et la parnassie des marais, protégée par un arrêté en Île-de-France. Sans gestion raisonnée et adaptée de ce milieu, on risque, à terme, de voir dispa­raitre ces espèces qui contribuent à la richesse et à la biodiversité du Parc naturel régional. C'est pour cela que le pré de la Gravelle sera, dans les prochains mois, le premier site expéri­mental de gestion d'une prairie humide par pâ­turage extensif en Île-de-France. Mais il ne s'agi­ra pas de «lâcher les animaux (bovins et équins) dans la nature». Le projet s'accompagne d'études scientifiques sérieuses: inventaire pré­cis des espèces et des groupements végétaux, définition de lignes échantillons ou de placettes de suivi représentatives des différents groupe­ments végétaux; ces "repères• de l'état initial permettront de suivre l'impact qu'auront les ani­maux sur l'évolution de la végétation. Au vu des résultats, ce mode de gestion pourra ensuite être étendu, avec les adaptations nécessaires, à d'autres espaces présentant des caractéristiques similaires.